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La décision d'Emmanuel Macron de reconnaître la Palestine en septembre, présentée comme un « devoir moral », pourrait bien être un pari risqué aux conséquences désastreuses. Cette initiative, prise dans l'ombre du conflit à Gaza, risque d'isoler la France face à l'irritation d'Israël et des États-Unis.

Depuis le fort de Brégançon, où le président Emmanuel Macron prétend savourer une « victoire diplomatique », l’heure est à l’interrogation plutôt qu’à la célébration. Sa décision de reconnaître la Palestine en septembre, annoncée le 24 juillet à Mahmoud Abbas, est présentée comme un « devoir moral ». Pourtant, cette initiative intervient alors que la France semble impuissante face à l’horreur à Gaza, où le gouvernement de Benyamin Nétanyahou orchestre une famine et intensifie l’annexion de la Cisjordanie. Quel triomphe peut-on revendiquer face à un tel échec humanitaire ?

Cette reconnaissance, censée raviver la solution à deux États – un concept rejeté avec virulence par Nétanyahou et son gouvernement d’extrême droite – est bien plus susceptible de provoquer la fureur que la paix. Comme on pouvait s’y attendre, Israël a déjà exprimé son irritation, et les États-Unis, allié indéfectible de l’État hébreu, ne cachent pas leur déplaisir. La France, loin d’apparaître comme un acteur majeur de la résolution du conflit, risque surtout de se retrouver isolée sur la scène internationale, ayant une fois de plus choisi une voie semée d’embûches sans garantie de succès.

La promesse de Macron, faite dans l’ombre des massacres du 7 octobre 2023 et de l’escalade de la violence, semble plus une tentative désespérée de se donner bonne conscience qu’une véritable stratégie efficace. Le « doute » qui aurait travaillé le président face aux représailles israéliennes n’était-il pas, en réalité, une prémonition justifiée ? Alors que la situation au Proche-Orient ne cesse de se détériorer, cette manœuvre diplomatique pourrait bien se révéler être un pari risqué aux conséquences désastreuses, ajoutant une couche de complexité à un conflit déjà inextricable.