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Israel Vallarta, compagnon de Florence Cassez, a été libéré après vingt ans de prison sans jugement, exposant les dysfonctionnements du système judiciaire mexicain. Un "montage télévisé" qui a ruiné des vies.

Vingt ans d’emprisonnement sans jugement pour Israel Vallarta : l’affaire Cassez-Vallarta, emblème d’un système judiciaire mexicain défaillant, vient de connaître un dénouement teinté d’amertume. Pendant près de deux décennies, Vallarta a croupi derrière les barreaux, accusé d’enlèvement et de délinquance organisée, sans jamais avoir la chance d’un procès équitable. Cette libération tardive, même si elle soulage Florence Cassez, met cruellement en lumière les dérives inacceptables d’une justice qui broie les vies.

L’arrestation du couple en 2005, diffusée en direct et qualifiée de « montage télévisé » par la propre présidente mexicaine, Claudia Scheinbaum, révèle la manipulation flagrante des faits. Une véritable mascarade qui a non seulement mené à l’incarcération d’innocents (ou du moins de personnes non jugées), mais a également provoqué une crise diplomatique majeure entre la France et le Mexique. La reconnaissance par Vallarta, sous la torture, de dix enlèvements et d’un meurtre, sans qu’il ne soit jamais jugé pour ces aveux extorqués, est une tache indélébile sur l’honneur du système judiciaire mexicain.

Cette affaire n’est qu’un aperçu des lenteurs et des dysfonctionnements qui minent la justice au Mexique. Elle a servi de prétexte à des réformes judiciaires, certes, mais à quel prix ? Des années de liberté volées, des vies brisées par la négligence et l’incompétence. La décision de libérer Cassez en 2013, et maintenant Vallarta, confirme ce que beaucoup savaient déjà : l’affaire reposait sur des fondations pourries. Ce n’est pas une victoire, mais le constat amer d’un fiasco judiciaire retentissant.