
La guerre impitoyable des prix sur le marché chinois des véhicules électriques est en train de virer au véritable carnage industriel. Alors que 129 marques se livrent une concurrence acharnée, le bilan est déjà lourd : trois constructeurs ont mis la clé sous la porte, et les perspectives sont sombres. Une étude glaçante prévoit que seules quinze de ces entreprises survivront et seront rentables d’ici à 2030, laissant derrière elles une traînée de faillites et de désillusions.
Le cas de Hozon Auto est emblématique de cette débâcle. Autrefois parmi les dix premiers producteurs de VE en Chine en 2022, l’entreprise a été officiellement déclarée en faillite en juin, incapable de verser les salaires de ses employés qui réclamaient désespérément leur dû. Ses ventes se sont effondrées, passant de 152 000 voitures en 2022 à seulement 1 215 au premier trimestre 2025. Hozon rejoint ainsi la liste croissante des victimes, incluant Ji Yue Auto et HiPhi, des marques qui n’ont pas su résister à cette pression infernale.
Cette surproduction effrénée, avec une capacité dépassant largement la demande intérieure, pousse les constructeurs chinois à chercher désespérément des débouchés à l’étranger, menaçant d’inonder le marché européen. Malgré les droits de douane et la méfiance des consommateurs, l’offensive chinoise s’intensifie, mais à quel prix ? L’Europe pourrait bien devenir le champ de bataille de cette guerre des prix, avec des conséquences désastreuses pour l’industrie automobile locale.
Cette situation soulève de sérieuses questions sur la viabilité à long terme d’un secteur bâti sur une expansion aussi insensée. La Chine est confrontée à une crise sans précédent, où la survie ne dépend plus seulement de l’innovation, mais d’une impitoyable consolidation. La menace plane désormais sur l’ensemble du marché mondial, alors que ces géants en difficulté tentent d’exporter leurs problèmes.