Alors que les négociations sur Gaza s’enlisent dangereusement, un nom revient avec insistance : Marwan Barghouti. Sa libération, au cœur des échanges d’otages et de prisonniers, est présentée comme la clé d’un hypothétique « jour d’après » pour la Palestine. Mais est-ce vraiment un gage de paix ou le prélude à de nouvelles turbulences ? L’avenir politique palestinien, déjà fragile, semble désormais suspendu à la décision de libérer cet homme controversé.
Pourquoi Barghouti est-il devenu si crucial, éclipsant même les vastes plans de reconstruction envisagés pour Gaza ? Parce que son influence sur le Fatah est jugée déterminante. Avec lui, certains espèrent une résurrection du parti et un engagement ferme en faveur d’une solution à deux États, un scénario qui semble de plus en plus lointain. Sans lui, le Fatah risque de sombrer davantage, entraînant avec lui tout soutien populaire à une paix déjà malmenée. Le « jour d’après » pourrait alors n’être qu’une extension d’un conflit qui ne cesse de s’aggraver, un cycle infernal.
Le gouvernement israélien, de son côté, pourrait préférer le statu quo d’un conflit permanent, propice à l’annexion des territoires, plutôt qu’une paix exigeant des compromis. La perspective de voir Barghouti, figure capable d’unir les factions palestiniennes et de relancer le processus politique, hors de prison, représente un dilemme majeur pour Israël. Sa popularité inébranlable, tant à Gaza qu’en Cisjordanie, le positionne comme un candidat incontournable à toute élection, menaçant ainsi les équilibres établis.
Malgré sa détention depuis 2002, où il purge plusieurs peines de prison à vie pour son rôle durant la Seconde Intifada, Barghouti a conservé un rôle de leadership, influençant la politique depuis sa cellule. C’est pourquoi de nombreuses voix s’élèvent pour exiger sa libération, la présentant comme la seule voie vers une paix viable. Mais cette libération, si elle advient, ne manquera pas de déchaîner des passions et de créer de nouvelles incertitudes dans une région déjà au bord du gouffre.
