
La gauche française, éternellement fracturée, semble une fois de plus au bord du précipice. Le Parti Socialiste (PS) n’exclut pas de rompre l’accord électoral de 2024, menaçant de présenter ses propres candidats dans des circonscriptions pourtant dévolues à La France Insoumise (LFI). Cette décision, loin d’être anodine, pourrait bien signer l’arrêt de mort du Nouveau Front Populaire (NFP), une alliance déjà fragile et minée par des tensions internes. L’objectif officiel du PS ? Se préparer à une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale en positionnant des figures socialistes dans les 577 circonscriptions. Une manœuvre qui sonne comme un avertissement clair aux mélenchonistes, dont les menaces de présenter des candidats « de rupture » contre des députés PS jugés trop modérés ont visiblement exaspéré les cadres socialistes.
Cette escalade n’est pas sans risques. Les représailles de LFI pourraient être dévastatrices, avec la présentation de candidats « insoumis » dans des territoires stratégiques pour le PS. Un scénario catastrophe qui affaiblirait davantage une gauche déjà en difficulté, offrant un boulevard aux partis adverses. Le « plan dissolution » du numéro deux du PS, Pierre Jouvet, révèle une stratégie audacieuse mais potentiellement suicidaire. En cherchant à affirmer son autonomie, le PS pourrait provoquer une implosion qui réduirait à néant les maigres acquis du NFP. Les prochaines élections législatives partielles s’annoncent donc comme un test décisif pour la survie d’une union de façade, où les intérêts partisans semblent l’emporter sur la cohésion politique. Le spectacle d’une gauche déchirée par ses propres démons est loin d’être terminé.