
Le gouvernement de François Bayrou a dévoilé un plan de réduction du déficit de 44 milliards d’euros, présenté comme une tentative désespérée de stabiliser les comptes publics français. Cependant, cette initiative, bien que massive, semble déjà vouée à l’échec. Ce montant colossal ne représente qu’un quart de l’effort nécessaire pour enrayer la progression incontrôlable de la dette.
La situation est critique. Les experts s’accordent à dire qu’il faudrait réduire le déficit d’environ 110 milliards d’euros pour espérer stabiliser durablement la dette publique. Sur les 44 milliards annoncés, une part significative est en réalité destinée à empêcher une nouvelle aggravation du déficit, et non à le réduire. L’effort réel de réduction ne serait donc que de 27 milliards d’euros, un maigre quart de ce qui est réellement requis pour éviter un effondrement.
Les conséquences de cette consolidation budgétaire s’annoncent sombres pour l’économie française. Loin d’une amélioration du pouvoir d’achat, c’est une croissance ralentie qui est à craindre, avec des prévisions pessimistes de 1,1 % en 2026. L’effort de 27 milliards d’euros représente une ponction massive, équivalente aux quatre cinquièmes de la progression attendue du revenu national. Autant dire que les ménages et les entreprises devront faire face à une période difficile.
Le débat sur la répartition de cet effort est houleux et révèle des divisions profondes. Faut-il faire payer les hauts revenus, les actionnaires, les détenteurs de patrimoine, ou encore les retraités ? Le gouvernement est face à un casse-tête insoluble, incapable de trouver un instrument fiscal unique qui satisferait toutes les parties. Seule une douloureuse combinaison de baisses de dépenses et de hausses de recettes pourra, peut-être, éviter le pire. Mais à quel prix social et économique ?