
Les fonds dits durables, autrefois portés aux nues, traversent une période de turbulences, particulièrement aux États-Unis. Ce qui devait être la panacée pour un investissement éthique se révèle être une déception croissante pour de nombreux acteurs du marché. Les chiffres sont sans appel : la collecte outre-Atlantique est en chute libre, enregistrant un onzième trimestre consécutif de performance négative au deuxième trimestre 2025, selon les données de Morningstar. Cette hémorragie de capitaux soulève de sérieuses interrogations sur la viabilité et la perception de ces véhicules d’investissement.
Alors que l’Europe continue d’afficher une foi aveugle dans les fonds ESG, drainant 85% des actifs mondiaux de cette catégorie et injectant 8,60 milliards de dollars d’argent frais d’avril à juin, le contraste avec les États-Unis est saisissant. Les 3 500 milliards de dollars d’encours ESG à travers le monde ne masquent pas la divergence alarmante des stratégies. Si ces fonds représentent 19% des investissements sur le Vieux Continent, ils peinent à atteindre 1% aux États-Unis, signe d’une défiance grandissante.
Cette déroute américaine met en lumière les fragilités d’un modèle qui, malgré son ambition affichée de concilier finance et responsabilité, semble échouer à convaincre au-delà des frontières européennes. Les promesses d’un rendement durable se heurtent à la dure réalité des marchés, laissant de nombreux investisseurs dans l’incertitude quant à l’avenir de ces placements censés être l’avenir de la finance. L’engouement initial cède la place à un scepticisme grandissant, menaçant de ternir durablement l’image des investissements socialement responsables.