
Une initiative choc secoue le monde artistique israélien : près d’un millier d’artistes ont osé signer une pétition cinglante, exigeant la fin immédiate de l’opération militaire à Gaza. Ces voix, parmi lesquelles figurent des géants de la littérature comme David Grossman et des icônes musicales telles qu’Achinoam Nini, se déclarent « complices » involontaires des « événements horribles » qui déchirent la bande de Gaza, désormais ravagée et menacée par une famine imminente. Leurs mots claquent : « Arrêtez la guerre. Libérez les otages. » Une audace qui détonne dans un pays en pleine effervescence.
La réaction des autorités et d’une partie de la sphère culturelle ne s’est pas fait attendre, et elle est violente. Miki Zohar, le ministre de la Culture israélien, a fustigé les signataires sur X, les sommant de se « rétracter ». Il les a exhortés à suivre l’exemple d’artistes jugés plus « patriotes », comme Idan Amedi. L’acteur, connu pour son rôle dans la série à succès Fauda et blessé au combat à Gaza, n’a pas mâché ses mots. Qualifiant les pétitionnaires de « diffuseurs de fake news » et de personnes « déconnectées », il les a défiés : « Entrez un moment dans un tunnel. Combattez ne serait-ce qu’un jour comme des dizaines de milliers de réservistes – et ensuite, signez des pétitions. »
Cette polarisation met en lumière les profondes fractures au sein de la société israélienne, où même l’art devient un champ de bataille idéologique. Tandis que Gaza subit un sort funeste, la voix de ces artistes résonne comme un cri d’alarme, brutalement réprimé par ceux qui prônent l’unité nationale à tout prix. Une confrontation tendue qui révèle l’ampleur du malaise et des désaccords face à une guerre dont les conséquences dévastatrices ne cessent d’engendrer des débats houleux.