
La facture postale des Français s’alourdit une fois de plus. Dès le 1er janvier 2026, attendez-vous à une augmentation moyenne de 7,4 % des prix d’affranchissement. Le coup le plus dur frappe la lettre verte, pilier des envois quotidiens, dont le prix bondira de 9,35 % pour atteindre 1,52 euro. Une hausse vertigineuse, qui fait suite à des augmentations successives et ininterrompues.
Ce n’est pas un incident isolé. En effet, la Marianne verte, autrefois accessible à moins d’un euro en 2020 (0,97 centime) et à seulement 0,53 euro en 2010, aura quasiment doublé son tarif en seulement huit ans. Une véritable explosion des prix qui étrangle les budgets, notamment ceux des ménages les plus modestes.
La Poste tente de justifier ces hausses par la nécessité d’assurer la « pérennité du service universel postal » face à une baisse dramatique du volume de courrier. La Cour des comptes, dans un rapport accablant de février 2025, révèle que le courrier ne représente plus que 15 % du chiffre d’affaires du groupe, contre près de 50 % en 2010. Le trafic postal est passé de 18 milliards de lettres en 2008 à 6 milliards en 2023, avec une prévision catastrophique de 3 milliards d’ici 2030.
Ironiquement, alors que La Poste prétend compenser un « manque à gagner » de 1,2 milliard d’euros en 2023, elle affiche un bénéfice net de 1,4 milliard d’euros. Cette incohérence flagrante soulève des questions sur la pertinence de cette stratégie tarifaire. Le syndicat SUD-PTT dénonce une « stratégie suicidaire » et appelle à un débat national urgent sur le service public postal. La suppression du timbre rouge, remplacé par une e-lettre, n’a fait qu’accélérer ce déclin.
La France se positionne déjà parmi les pays d’Europe où l’envoi d’une lettre coûte le plus cher. En 2023, nous étions déjà bien au-dessus de la moyenne européenne. Avec les augmentations à venir, cette situation ne fera qu’empirer, plaçant les consommateurs français dans une situation désavantageuse par rapport à leurs voisins européens. Il semblerait que l’ère de la communication épistolaire abordable soit définitivement révolue, à la grande détresse des citoyens.