
Le Conseil constitutionnel doit se prononcer ce jeudi sur une réforme du mode de scrutin qui menace de déstabiliser les élections municipales de 2026 à Paris, Lyon et Marseille. Ce texte, jugé par beaucoup comme un véritable « tripatouillage électoral », a été adopté dans la douleur par le Parlement, malgré une opposition farouche et des doutes légitimes sur sa légitimité.
La nouvelle loi, dite « PLM », cherche à imposer aux trois métropoles le même système de vote que dans le reste du pays, bousculant des décennies de tradition. Actuellement, les électeurs y désignent des conseillers par secteurs ou arrondissements, dont une fraction accède ensuite au conseil municipal. Ce système, bien que complexe, garantissait une représentation locale. En 2014, Anne Hidalgo a pu devenir maire de Paris sans avoir remporté son propre arrondissement, illustrant les subtilités d’un scrutin désormais en sursis.
Le projet propose un dédoublement des scrutins : un vote pour les conseillers de secteur et un autre, unique, pour le conseil municipal. Conséquence directe ? Les maires d’arrondissement pourraient se retrouver sans siège au conseil municipal, vidant leur rôle de toute substance politique. De plus, la prime majoritaire, qui assurait la stabilité des majorités, est réduite de 50 à 25%, offrant une représentation accrue, mais potentiellement chaotique, à l’opposition.
Le parcours de ce texte au Parlement fut un véritable chemin de croix. Malgré le soutien du bloc central, du Rassemblement national et de La France insoumise, le Sénat a bloqué la réforme à deux reprises, dénonçant un calendrier suspect et un affaiblissement des mairies de secteur. Des voix, même au sein de l’alliance gouvernementale, s’élèvent pour dénoncer une manœuvre politique visant à favoriser certains partis dans la perspective des municipales de 2026, notamment à Paris.
Des simulations alarmantes révèlent qu’à Paris, un scénario d’alliance droite-centre pourrait renverser la majorité actuelle, semant le trouble dans le paysage politique local. Cette réforme, loin d’apporter la clarté promise, semble avant tout jeter un voile d’incertitude sur l’avenir démocratique de nos grandes villes.