
Le géant gazier israélien NewMed Energy a scellé un accord pharaonique de 35 milliards de dollars avec l’Égypte, une transaction qui promet de lier les deux nations pour des décennies. Cet accord, annoncé jeudi, prévoit une augmentation drastique des livraisons de gaz, atteignant un volume stupéfiant de 130 milliards de mètres cubes. L’approvisionnement, déjà conséquent, est prolongé de près d’une quinzaine d’années, engageant Le Caire jusqu’en 2040, ou jusqu’à épuisement des volumes, transformant potentiellement l’Égypte en un dépendance énergétique d’Israël.
NewMed Energy détient une part majoritaire, plus de 45%, du colossal gisement de gaz naturel de Leviathan, dont la production est exportée depuis 2019 vers la Jordanie et l’Égypte, tout en alimentant le marché intérieur israélien. Le PDG de NewMed Energy, Yossi Abu, n’a pas caché son optimisme débordant, affirmant que ce gaz servirait de « point d’ancrage essentiel pour les futurs accords de normalisation » avec d’autres pays de la région. Ses déclarations audacieuses, insinuant que le gaz israélien finira par atteindre la Syrie et le Liban, révèlent une ambition géopolitique qui dépasse largement le simple commerce énergétique.
Cependant, ce tableau idyllique est assombri par des retards majeurs. Un projet de gazoduc terrestre de 65 km, censé relier Israël et l’Égypte et approuvé en mai 2023, accuse un retard significatif. Sa construction, pourtant cruciale pour renforcer l’approvisionnement de l’Égypte, ne devrait pas être achevée avant 2029. Ce décalage met en lumière les fragilités d’un accord aussi ambitieux. Le premier accord, signé en 2019, prévoyait déjà la fourniture de 60 milliards de mètres cubes, et cette nouvelle escalade ne fait qu’accentuer la dépendance énergétique égyptienne, avec des implications économiques et politiques potentiellement lourdes à long terme.