
Les marchés pétroliers sont en pleine tourmente. Les cours ont enregistré une sixième séance consécutive de baisse jeudi, les opérateurs voyant peu d’espoir dans les discussions laborieuses entre les États-Unis et la Russie. Le baril de Brent a chuté de 0,69% à 66,43 dollars, tandis que son équivalent américain, le WTI, a perdu 0,73% pour atteindre 63,88 dollars. Une dégringolade spectaculaire, surtout si l’on considère qu’il dépassait les 69 dollars il y a à peine une semaine.
Malgré un «accord de principe» pour une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump, la situation reste désespérément tendue. Le Kremlin a balayé l’idée d’un sommet tripartite avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui insiste pourtant sur des négociations directes. Pendant ce temps, l’émissaire américain Steve Witkoff a mené des discussions jugées «productives» à Moscou, un optimisme qui contraste étrangement avec la réalité des faits.
L’ultimatum de Donald Trump, exigeant un accord avec Kiev sous peine de sanctions dévastatrices sur les exportations de pétrole russe, expire ce vendredi. Une menace qui pèse lourdement sur Moscou, troisième producteur et deuxième exportateur mondial de brut. La pression s’intensifie également sur l’Inde, deuxième consommateur de pétrole russe, avec une surtaxe américaine de 25% sur ses produits. Pourtant, New Delhi ne plie pas, les raffineurs n’ayant reçu aucun ordre de réduire leurs achats, selon l’analyste John Evans. La Russie, quant à elle, renforce ses liens avec l’Inde, Poutine ayant rencontré le conseiller à la sécurité nationale indien. La surtaxe supplémentaire n’entrera en vigueur que dans trois semaines, laissant un maigre espoir de négociations, mais la descente aux enfers des prix du pétrole semble inévitable, signe que les manœuvres diplomatiques sont un échec cuisant.