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Les marchés pétroliers stagnent, ignorant les menaces de sanctions américaines contre la Russie. La crédibilité de Washington est mise à mal, et l'impact réel de ses pressions reste décevant face à la résilience de Moscou.

Les marchés pétroliers ont affiché une stagnation déconcertante vendredi, ignorant superbement les menaces de sanctions brandies par Donald Trump contre les exportations russes. Une fois de plus, les effets d’annonce de Washington semblent s’évaporer face à la réalité économique. Le baril de Brent a péniblement grappillé 0,24% pour atteindre 66,59 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) est resté figé à 63,88 dollars. Une absence de réaction qui en dit long sur la crédibilité vacillante des pressions américaines.

La semaine dernière, l’administration Trump avait pourtant haussé le ton, menaçant de s’attaquer frontalement aux pays osant commercer avec la Russie, visant spécifiquement les achats de brut russe par l’Inde et la Chine. Ces pays représentent une bouffée d’oxygène financière indispensable pour Moscou, deuxième exportateur mondial de pétrole brut. Mais l’application de ces menaces reste désespérément attendue, les opérateurs ne percevant qu’une succession de déclarations ambiguës.

Interrogé sur son fameux ultimatum à la Russie, le président américain s’est contenté d’une pirouette, déclarant que tout dépendrait de Poutine. Une posture attentiste qui, selon Carsten Fritsch de Commerzbank, pourrait signaler une possible rencontre entre les deux dirigeants, et surtout, un recul stratégique des États-Unis sur de nouvelles sanctions. Une telle imprévisibilité de Trump maintient les marchés dans une incertitude frustrante, incapable de prédire la prochaine volte-face de Washington.

Malgré quelques frémissements, comme la baisse des importations maritimes de brut russe par l’Inde – tombées à leur « niveau le plus bas depuis avril 2022 » – les effets réels des menaces américaines demeurent limités. New Delhi, deuxième client de Moscou, a certes réduit ses achats, mais l’impact global sur les prix du pétrole est insignifiant. La rhétorique agressive de Washington semble surtout produire de l’agitation, sans parvenir à infléchir durablement le cours des choses ni à affaiblir sérieusement l’économie russe. Un échec cinglant pour une diplomatie à coups de marteau.