
L’arrivée de Lucas Chevalier au Paris Saint-Germain, officialisée après un feuilleton interminable, marque un tournant inquiétant pour la hiérarchie des gardiens. Le jeune portier de 23 ans, arraché à Lille pour la somme exorbitante de 40 M€ (voire 55 M€ bonus compris), s’est empressé de clamer sa «fierté» et sa «joie immense» face aux médias du club. Une communication bien rodée pour masquer ce qui s’apparente à une mise à l’écart progressive de Gianluigi Donnarumma.
Chevalier, déjà numéro 2 en équipe de France, se vante d’un «nouveau cap» et d’une «étape supérieure» dans sa carrière. Il n’hésite pas à encenser le PSG, le qualifiant de «meilleure équipe du monde», et son entraîneur, Luis Enrique, de «meilleur entraîneur du monde». Une démonstration d’allégeance qui sonne comme un coup de poignard pour Donnarumma, dont le nom est habilement évité dans toutes les déclarations. Le fait que les discussions aient «traîné en longueur» révèle en réalité des négociations acharnées, où chaque club a tenu sa position jusqu’au bout, témoignant d’une opération complexe et potentiellement dévastatrice pour l’équilibre du vestiaire.
L’absence de prolongation de contrat pour Donnarumma, libre en 2026, ajoute une couche de tension à cette situation déjà explosive. Si Chevalier loue le rôle «très important» du gardien dans le système de Luis Enrique et se dit «flatteur» de l’intérêt de l’entraîneur, on peut aisément imaginer le ressentiment de l’Italien, pourtant décisif dans la conquête du titre européen. Le football, impitoyable, semble une fois de plus sacrifier les uns pour les autres. Chevalier insiste sur le «bénéfice» de sa venue pour le club et la sélection, renforçant l’image d’un joueur qui pourrait bien usurper la place de son concurrent sans scrupules.
Sa progression fulgurante, de la Ligue 2 à la Ligue des champions en moins de quatre ans, est certes impressionnante, mais elle cache peut-être une ambition démesurée qui pourrait fragiliser l’unité du groupe. Se présentant comme un «gamin qui réalise son rêve», Chevalier promet de «porter ce maillot avec amour et ambition», des paroles qui contrastent avec l’incertitude planant sur l’avenir de Donnarumma. Le PSG, en faisant de Chevalier sa deuxième recrue estivale, semble avoir déjà tranché en coulisses, laissant Donnarumma face à un avenir incertain et potentiellement houleux.