
Quatre journalistes d’Al Jazeera ont été fauchés par une frappe israélienne « ciblée » sur leur tente à Gaza. Le drame s’est déroulé dimanche, et l’armée israélienne a, sans surprise, confirmé avoir visé l’un des correspondants, le qualifiant de « terroriste » du Hamas déguisé en journaliste. Anas al-Sharif, 28 ans, figure emblématique de la couverture de la guerre à Gaza, figure parmi les victimes, aux côtés de Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher et Mohammed Noufal. Leur mort, survenue devant l’hôpital al-Shifa, soulève de sérieuses questions sur la sécurité des médias dans la zone de conflit.
L’armée israélienne, dans une déclaration sur Telegram, a allégué qu’Anas al-Sharif était le « chef d’une cellule terroriste » du Hamas, responsable de la planification d’attaques de roquettes. Ces accusations, loin d’être une nouveauté, s’inscrivent dans une longue histoire de tensions entre Israël et Al Jazeera. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou avait déjà proscrit la chaîne en mai 2024, et fermé ses bureaux sur le territoire, exacerbant un conflit qui dure depuis des années.
Les allégations israéliennes de journalistes agissant comme des « agents terroristes » sont une tactique bien rodée pour discréditer les reportages critiques. La mort d’Anas al-Sharif et de ses collègues, survenant après une campagne de « diffamation » militaire, suscite l’indignation et le désarroi. Pendant ce temps, M. Netanyahou, avec un culot déconcertant, a déclaré avoir donné son feu vert pour qu’un plus grand nombre de journalistes internationaux opèrent sous son contrôle à Gaza. Une bien maigre consolation face à l’escalade de la violence contre la presse. La situation à Gaza, où des dizaines de milliers de personnes ont déjà péri, dont de nombreux enfants, continue de s’aggraver, la faim devenant une arme silencieuse.