
La répression s’abat sur la liberté d’expression au Maroc : Ibtissame Lachgar, figure emblématique du féminisme et des droits LGBTQ+, a été brutalement placée en garde à vue par le parquet marocain. Son crime ? Avoir osé publier une photo sur les réseaux sociaux la montrant avec un t-shirt jugé «offensant envers Dieu».
Le scandale a éclaté fin juillet lorsque Mme Lachgar a affiché un t-shirt où le mot «Allah» était suivi de la phrase «is lesbian», accompagné d’un texte cinglant qualifiant l’islam de «fasciste, phallocrate et misogyne». Cette publication, loin de passer inaperçue, a déchaîné la fureur de certains internautes, allant jusqu’à des appels à son arrestation, illustrant la dangereuse montée de l’intolérance.
La militante dénonce depuis des jours un cyberharcèlement d’une violence inouïe, recevant «des milliers de menaces de viol, de mort, d’appels au lynchage et à la lapidation» pour un simple slogan féministe détourné. Face à cette situation alarmante, le procureur du roi près le tribunal de première instance de Rabat a ordonné une enquête et la garde à vue de la militante «conformément à la loi», prétextant des «expressions offensantes envers Dieu» et une «offense à la religion islamique».
Les conséquences pourraient être désastreuses : le code pénal marocain prévoit des peines de six mois à deux ans de prison et/ou une lourde amende pour toute atteinte à la religion. Dans le cas d’un «outrage» commis par voie électronique, la peine peut même atteindre cinq ans de prison. Une mesure qui soulève de sérieuses questions sur l’avenir des libertés individuelles dans le pays.