nantes-romani-camp
Les habitants de Doulon à Nantes sont en colère face à l'aménagement soudain d'un camp rom près de leurs habitations, sans aucune concertation, craignant des nuisances et une dévalorisation immobilière.

Le quartier de Doulon à Nantes est en ébullition. Des habitants se disent choqués et indignés face à l’aménagement soudain et sans concertation d’un terrain destiné à accueillir des familles roms, à quelques mètres seulement de leurs habitations.

Ce qui semblait être un paisible champ en friche s’est transformé, en l’espace de quelques jours, en un site de construction. Les riverains, d’abord surpris par un débroussaillage printanier, ont rapidement déchanté en découvrant l’ampleur du projet. « Mercredi 6 août, nous avons été réveillés par des bruits de chantier », raconte Didier Vercruysse, riverain et porte-parole du collectif Doulon. La mise en place d’une entrée et la présence d’un vigile ont confirmé leurs craintes : un camp de repli était en cours d’aménagement, sans aucune information préalable pour les résidents. Un véritable « manque de respect », selon M. Vercruysse.

La colère gronde dans ce quartier pavillonnaire. Les propriétaires dénoncent une décision prise « en douce », et craignent de multiples nuisances : sonores, d’hygiène, mais surtout une dévaluation dramatique de leurs biens immobiliers. Une riveraine rapporte avec consternation avoir appris que sa maison pourrait perdre « un tiers de sa valeur ». Pour ces familles qui remboursent encore leur crédit, la pilule est amère. La situation est d’autant plus absurde que le quartier est censé être un « écoquartier », un concept que ce projet semble totalement contredire.

Malgré les assurances de la métropole de Nantes, qui qualifie le terrain de « transitoire », les habitants sont sceptiques. Ils ne croient pas au caractère éphémère du camp, et craignent une dégradation durable de leur cadre de vie. Le collectif, soutenu par l’opposition, exige l’arrêt pur et simple de ce projet controversé, qui met en lumière les tensions autour de la gestion des bidonvilles en France.