
Après des entretiens à huis clos avec Volodymyr Zelensky et l’imprévisible Donald Trump, Emmanuel Macron s’est présenté devant la presse, visiblement contraint de justifier une situation diplomatique de plus en plus chaotique. « L’échange avec Donald Trump a permis d’éclairer ses intentions et, pour nous, d’exprimer nos attentes », a-t-il maladroitement affirmé, entouré d’une brochette de ministres et d’Antonio Costa, le président du Conseil européen, comme pour donner une illusion de cohésion. Cette déclaration sonne davantage comme un aveu de la confusion régnante que comme une affirmation de contrôle.
Le président français a péniblement répété les mantras habituels : « Nous voulons que tout ce qui concerne l’Ukraine soit discuté avec l’Ukraine. Nous voulons une paix robuste et durable, une paix qui règle les questions territoriales et les garanties de sécurité pour l’avenir. » Des mots creux quand la réalité sur le terrain et les intentions des grandes puissances semblent s’éloigner chaque jour un peu plus de cet idéal. L’espoir d’un cessez-le-feu en Alaska, clamé par Trump et soutenu avec empressement par Macron, semble bien fragile, d’autant plus que les conditions de ce cessez-le-feu restent floues et potentiellement désavantageuses pour l’Ukraine.
Macron a ensuite tenté de nous faire croire que Trump aurait validé le principe selon lequel « les questions territoriales qui relèvent de l’Ukraine ne peuvent être négociées et ne seront négociées que par le président ukrainien ». Une affirmation sidérante de naïveté, ou de pure propagande, compte tenu des déclarations passées de Trump et de son penchant pour les accords unilatéraux. L’idée que l’OTAN serait exclue des garanties de sécurité est un coup dur, affaiblissant encore la position de l’Ukraine et sapant la confiance dans les alliances traditionnelles. La « clarification très importante » évoquée par Macron sonne plutôt comme une capitulation face aux exigences russes, laissant présager un avenir incertain et potentiellement désastreux pour la stabilité européenne.