
Un projet de construction de 3400 logements en Cisjordanie, le plan E1, menace de torpiller définitivement toute perspective de solution à deux États et de couper la Cisjordanie en deux, selon les alertes glaçantes du patron de l’ONU, Antonio Guterres. Cette initiative controversée est une réponse directe d’un ministre israélien d’extrême droite aux pays envisageant de reconnaître un État palestinien, transformant la diplomatie en un affrontement sur le terrain.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, n’a pas mâché ses mots : « Ceux qui veulent aujourd’hui reconnaître un Ét’at palestinien recevront une réponse de notre part sur le terrain… Par des faits concrets : des maisons, des quartiers, des routes et des familles juives qui construisent leur vie. » Une déclaration qui sonne comme un défi lancé à la communauté internationale et qui anéantit l’espoir d’une résolution pacifique. Il a même exhorté le Premier ministre Benyamin Netanyahou à annexer la Judée-Samarie, nom biblique de la Cisjordanie, pour « qu’en septembre, les dirigeants hypocrites européens n’aient plus rien à reconnaître ».
Depuis 1967, Israël occupe la Cisjordanie, où environ 500 000 Israéliens vivent dans des colonies considérées comme illégales par le droit international. Le projet E1, gelé depuis des décennies en raison de l’opposition internationale, a été relancé avec une détermination troublante. L’Autorité palestinienne a d’ailleurs condamné fermement ce « plan fatal », le qualifiant de « continuation des plans d’occupation visant à anéantir toute possibilité d’établir l’État palestinien ».
L’ONG israélienne anti-colonisation, La Paix maintenant, a dénoncé un « plan fatal pour l’avenir d’Israël et pour toute chance d’une solution à deux États ». Selon elle, l’approbation finale pourrait intervenir très prochainement, avec des constructions dans environ un an. Alors que le désastre humanitaire s’aggrave à Gaza, cette escalade en Cisjordanie jette une ombre funeste sur les efforts diplomatiques visant à reconnaître un État de Palestine. Une reconnaissance qui, face à un tel entêtement, risque de rester purement symbolique, loin de la réalité d’un territoire démembré.