
La capitale américaine, Washington, se lance dans une bataille juridique sans précédent contre l’administration Trump, accusée de « prise de contrôle hostile » de sa police. Une plainte déposée le vendredi 15 août dénonce l’intervention jugée illégale du président, sous prétexte de vouloir éradiquer une criminalité prétendument galopante. Cette décision intervient après l’annonce fracassante de Donald Trump de placer la police de Washington sous contrôle fédéral, déployant même des militaires de la Garde Nationale pour « nettoyer » une ville qu’il estime « envahie par des gangs violents ».
Le procureur de Washington, Brian Schwalb, n’a pas mâché ses mots : les actions de l’administration sont « manifestement illégales », un « affront à la dignité et à l’indépendance des 700 000 Américains » résidant dans la capitale. La plainte souligne que la loi fédérale régissant la capitale n’autorise en aucun cas une telle « usurpation de l’autorité de la ville sur son propre gouvernement ». Schwalb accuse l’administration d’avoir « illégalement pris le contrôle opérationnel de la police de Washington, notamment en occupant des postes dans la chaîne de commandement et en donnant des directives politiques ». Une situation chaotique est à craindre pour la sécurité publique et les forces de l’ordre.
Pourtant, les chiffres contredisent la rhétorique alarmiste de Trump. Le ministère de la Justice, sous l’administration Biden, avait annoncé début janvier que la criminalité violente à Washington avait atteint en 2024 son niveau le plus bas en plus de trente ans. Les homicides, les vols qualifiés et les vols de voitures ont tous enregistré des baisses significatives. De plus, la situation des sans-abri, bien que préoccupante, montre des signes d’amélioration, avec une diminution de 9% en 2025 après deux années d’augmentation. Malgré ces données, le président insiste sur la nécessité de « se débarrasser des bidonvilles », soulignant une volonté de contrôle plutôt qu’une réponse proportionnée à une crise avérée.
Avec le déploiement de 800 gardes nationaux et la nomination d’un nouveau « responsable d’urgence » à la tête de la police, Washington est désormais sous une pression fédérale intense. Cette tentative de mainmise, sans précédent depuis l’instauration de l’autonomie locale il y a plus de cinquante ans, risque de plonger la capitale dans une crise institutionnelle majeure. La justice devra trancher sur les limites du pouvoir présidentiel face à l’autonomie des collectivités locales, une décision qui pourrait avoir des répercussions désastreuses pour l’équilibre des pouvoirs aux États-Unis.






