
Dans une démonstration de déférence sidérante, Donald Trump a déroulé le tapis rouge à Vladimir Poutine sur la base militaire Elmendorf-Richardson en Alaska, offrant au dirigeant russe un retour des plus controversés sur la scène internationale. La scène, qui a vu un bombardier furtif B-2 survoler les deux leaders, encerclé d’avions de chasse, a immédiatement déclenché une vague d’indignation. Comment un leader sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale peut-il être ainsi honoré sur le sol américain ?
Ce spectacle, impensable avant le retour de Trump à la Maison Blanche, marque une rupture flagrante avec la politique pro-Ukraine de Joe Biden, qui s’était efforcé de faire du maître du Kremlin un « paria ». La poignée de main énergique et les sourires échangés, tandis que des militaires en grande tenue formaient une haie d’honneur, ont été perçus comme une humiliation pour l’Ukraine et pour la justice internationale. L’image de Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, arborant un sweat-shirt « URSS » à son arrivée, a fini d’enfoncer le clou, soulignant une provocation cynique.
Les critiques fusent, accusant Trump d’une déférence excessive face à un homme dont les actions ont coûté la vie à d’innombrables civils. Une journaliste a même osé lancer à Poutine : « Allez-vous arrêter de tuer des civils ? », question restée sans réponse, le silence assourdissant des deux hommes en disait long. Alors que les partisans de Trump tentent de justifier cette mise en scène comme une démonstration de puissance américaine, beaucoup y voient une capitulation symbolique face à l’agression russe et une légitimation de ses crimes.
L’événement, organisé dans la hâte, a pourtant été traité avec un faste démesuré. Le lieu même, la base d’Elmendorf-Richardson, un avant-poste stratégique de la Guerre froide, ajoute une couche d’amertume à cette rencontre. Plutôt que de condamner fermement les agissements de Poutine, l’administration Trump semble choisir la voie de la réconciliation ostentatoire, semant le trouble et l’incertitude quant à l’avenir des relations internationales. Une chose est sûre : cette rencontre restera gravée comme un moment de controverse intense et de recul diplomatique.