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Le Mali défie ouvertement la France avec l'arrestation d'un diplomate accusé d'espionnage, exacerbant des tensions déjà vives. La junte malienne multiplie les purges et se détourne de l'Occident pour se rapprocher de la Russie, plongeant le pays dans l'incertitude.

La crise diplomatique entre Paris et Bamako atteint un nouveau sommet. Le ministère français des Affaires étrangères a vivement réagi ce samedi suite à l’arrestation d’un ressortissant français au Mali, accusé par la junte d’appartenir à un service de renseignement. Paris dénonce des « accusations sans fondement » et exige la « libération sans délai » de son diplomate, pourtant protégé par la convention de Vienne. Une situation explosive qui met en lumière la dégradation continue des relations franco-maliennes.

Pendant ce temps, le Mali est secoué par une vague d’arrestations. La junte au pouvoir a annoncé l’interpellation d’un « groupuscule d’éléments marginaux des forces armées », cherchant prétendument à « déstabiliser les institutions ». Ces accusations, impliquant des « États étrangers », visent clairement les partenaires occidentaux. Au moins 55 militaires, dont les généraux Abass Dembélé et Nema Sagara, figures respectées, ont été arrêtés, principalement au sein de la garde nationale. Cette purge massive, orchestrée par le général Sadio Camara, ministre de la Défense, révèle l’ampleur de la répression.

Le climat de terreur s’intensifie. Il y a seulement deux jours, l’ancien Premier ministre civil, Choguel Kokalla Maïga, et ses collaborateurs, ont été placés en garde à vue. La junte d’Assimi Goïta, arrivée au pouvoir par des coups d’État successifs, s’éloigne délibérément de l’Occident pour se rapprocher de la Russie. Cette spirale de violence et de défiance promet un avenir incertain pour le Mali et assombrit considérablement les perspectives de stabilité régionale. L’arrestation d’un diplomate français n’est que la dernière provocation dans ce jeu dangereux.