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SoftBank jette 2 milliards de dollars dans Intel, un investissement qui soulève des doutes sur l'avenir des puces américaines face à la domination asiatique et l'intervention de l'administration Trump. Un pari risqué.

Le géant japonais SoftBank Group, expert en investissements technologiques, vient d’injecter 2 milliards de dollars dans le fabricant de puces américain Intel. Une opération qui sonne comme un nouveau signe du désespoir pour une industrie américaine des semi-conducteurs en plein déclin, l’entreprise japonaise renforçant ainsi sa présence sur un marché US qui semble s’effondrer.

Pour Masayoshi Son, le grand patron de SoftBank, cet investissement est un coup de poker. Il prétend que «la fabrication et l’approvisionnement de semi-conducteurs de pointe vont continuer à s’étendre aux États-Unis», avec un rôle essentiel pour Intel. Un optimisme forcé alors que l’accord prévoit un paiement de 23 dollars par action d’Intel, portant la présence japonaise à seulement 2% du capital. Un investissement «modeste» de l’aveu même des analystes, loin de garantir un quelconque salut.

Cette décision de SoftBank survient dans un contexte alarmant : l’administration Trump elle-même envisagerait une prise de participation de 10% dans Intel, selon plusieurs médias. Un aveu de faiblesse de la part de Washington, contraint de soutenir un secteur vital mais chancelant. Donald Trump et Masayoshi Son ont déjà orchestré des plans d’investissements grandioses, comme le projet Stargate de 500 milliards de dollars pour une infrastructure d’IA, des promesses qui peinent à masquer la réalité amère.

Lip-Bu Tan, directeur général d’Intel, a beau saluer l’engagement de SoftBank, la réalité est dure. Intel, autrefois fleuron de la Silicon Valley, est désormais relégué au second plan par les mastodontes asiatiques TSMC et Samsung. Pour Sharon Chen de Bloomberg Intelligence, cet investissement, bien que modeste, suggère que SoftBank pourrait tenter de se positionner en acteur clé de l’industrie des semi-conducteurs. Une stratégie qui, selon elle, rendrait la valeur de son portefeuille et son ratio prêt/valeur «plus volatils» en raison de la transition vers l’IA et les puces. Un pari risqué pour SoftBank, et un signe supplémentaire que l’ère de gloire d’Intel est bel et bien derrière elle.