Pierre-Poilievre-election
Malgré sa victoire en élection partielle, Pierre Poilievre, chef conservateur canadien, peine à masquer l'échec de son parti face aux libéraux. Sa légitimité est fragilisée.

Malgré un retour spectaculaire au Parlement, Pierre Poilievre, le chef du Parti conservateur canadien, peine à masquer la déroute de son parti. Après un triomphe inattendu des Libéraux en avril, Poilievre a dû batailler pour récupérer son siège lors d’une élection partielle en Alberta. Une victoire annoncée qui masque mal les profondes fissures au sein de son parti et un échec stratégique cuisant.

« De nouveau en selle », a sobrement déclaré Poilievre après sa victoire prévisible en Alberta, où il a recueilli plus de 80% des voix. Un soulagement amer, car cette élection partielle était une manœuvre de dernière minute pour redonner un mandat parlementaire à un chef de l’opposition qui l’avait inexplicablement perdu en avril dans sa propre circonscription. Cette situation humiliante met en lumière la fragilité de sa position et le manque de confiance au sein de son propre camp.

Le revers des conservateurs en avril, malgré un score historique, reste une pilule difficile à avaler. Les Libéraux ont réussi à déjouer tous les pronostics, profitant d’une polarisation politique sans précédent et d’une association perçue de Poilievre avec le controversé Donald Trump. Le slogan « Canada First » de Poilievre, maladroitement similaire à celui de Trump, a clairement desservi le parti, dans un contexte où les tensions avec les États-Unis s’aggravent et les droits de douane étouffent l’économie canadienne.

La démission forcée d’un député conservateur en Alberta pour permettre à Poilievre de retrouver un siège relève de l’aveu d’échec. Ce stratagème, bien que légal, est une preuve flagrante du désarroi des conservateurs face à leur défaite nationale. Alors que Poilievre se prépare à une évaluation interne en janvier, sa légitimité est plus que jamais en jeu. Sa victoire prévisible en Alberta n’est qu’un pansement sur une blessure politique qui pourrait bien s’avérer fatale pour ses ambitions de devenir Premier ministre du Canada.