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Le mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique sera peint en noir pour rendre son escalade « plus difficile ». Une décision alarmante et coûteuse de l'administration Trump, malgré la baisse des passages illégaux.

La ministre américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a semé la consternation en annonçant que l’ensemble du mur frontalier entre les États-Unis et le Mexique serait désormais peint en noir. Cette décision, une énième provocation de l’administration, vise à rendre les parois « plus chaudes » et à dissuader, de manière brutale, l’immigration illégale. L’idée, émanant directement de Donald Trump, est de transformer cette barrière en un véritable four incandescent sous le soleil du désert, rendant l’escalade « encore plus difficile ».

Devant la presse, un rouleau de peinture à la main, Kristi Noem a cyniquement justifié cette mesure en déclarant que les hautes températures rendraient l’ascension insoutenable. Outre cet aspect purement répressif et inhumain, la peinture noire servirait prétendument à « protéger le métal contre la rouille », une excuse technique qui cache mal l’intention première : repousser les désespérés par la souffrance. Mike Banks, le chef de la patrouille frontalière, a osé affirmer que cette ignoble initiative compléterait les efforts pour « sécuriser la frontière ».

Le coût pharaonique de cette entreprise absurde s’élève à 46 milliards de dollars, financés par le « One Big Beautiful Bill Act ». Alors que la construction du mur se poursuit à un rythme effréné, avec 800 mètres de barrière érigés chaque jour, l’administration déploie également des milliers de militaires le long de la frontière. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a même prévenu que traverser ces territoires équivalait à « entrer sur une base militaire », ouvrant la voie à des détentions par la patrouille frontalière et le département de la Défense.

Ironie du sort, cette annonce survient alors que le nombre de passages illégaux à la frontière sud des États-Unis connaît une baisse historique. En juin, un peu plus de 6 000 migrants ont été interceptés, un chiffre dérisoire comparé aux pics de plus de 6 000 arrestations quotidiennes sous l’administration précédente. Le mur, qui devait être un symbole de puissance, devient un monument à la détresse, une barrière qui, malgré son aspect dissuasif, illustre surtout une politique migratoire des États-Unis aussi coûteuse qu’inhumaine.