rockslide-Passy
Un drame terrible a frappé la Haute-Savoie : un éboulement a coûté la vie à deux jeunes et blessé deux autres personnes. La route est coupée, l'instabilité persiste, et l'enquête révèle des failles béantes dans la sécurisation de la zone, laissant présager de nouvelles catastrophes.

Un drame glaçant a frappé la Haute-Savoie, laissant deux jeunes vies brisées par la fureur de la montagne. Malgré les vaines « opérations de sécurisation » en cours, la préfecture de Passy a dû admettre l’évidence : la roche reste désespérément instable. Mercredi, un bloc rocheux s’est abattu sans prévenir sur la route nationale 205, fauchant deux passagers d’une vingtaine d’années et blessant gravement deux autres.

La RN 205, théâtre de cette tragédie, demeure fermée pour une dizaine de jours dans le sens descendant, un calvaire pour les automobilistes et une illustration flagrante de l’impuissance face aux caprices de la nature. Des « sondages » sont en cours, mais l’aveu est là : le terrain, au-dessus de cette route fatale, est « très instable ». Tandis que l’accès à Chamonix reste un chemin de croix jonché de ralentissements, le viaduc des Egratz, ouvert dans les deux sens, peine à masquer la désorganisation.

Les victimes, un homme et une femme d’une vingtaine d’années, nés en 2002, se trouvaient piégés à l’arrière du véhicule familial, percuté de plein fouet par la roche déchaînée. Une famille d’Oisemont, venue en Haute-Savoie pour ce qui aurait dû être des vacances idylliques à Combloux, se retrouve anéantie. Le procureur de Bonneville, Boris Duffau, a ouvert une enquête pour tenter de comprendre les causes de cette mort absurde, confiée à la brigade de recherches de Chamonix.

Ludovic Ravanel, géomorphologue au CNRS, pointe du doigt un « secteur très fracturé, avec une roche peu saine », malgré des « ouvrages de protection » qui se sont avérés lamentablement insuffisants. Le timing de cette catastrophe est tout aussi sinistre : après dix jours de canicule, le drame a frappé au premier jour de « précipitations significatives ». Un rappel brutal que la sécheresse, loin de stabiliser, fragilise les parois. Puis, la pluie, loin d’apaiser, crée des pressions dévastatrices, délogeant des blocs mortels. La montagne a encore une fois montré son visage le plus impitoyable.