
L’allocation de rentrée scolaire (ARS), censée soulager trois millions de familles, se révèle être une maigre consolation face à une réalité économique de plus en plus sombre. Tandis que le gouvernement présente cette aide comme un « coup de pouce » essentiel à la consommation, la vérité est que pour des millions de foyers, notamment les familles monoparentales, elle ne représente qu’une bouffée d’oxygène éphémère. Elle est intégralement dépensée par des bénéficiaires dont le budget est, trop souvent, déjà à sec.
Depuis 2008, la proportion de familles contraintes de se restreindre sur les dépenses liées à leurs enfants a doublé, atteignant un inquiétant 20%. Ce chiffre grimpe même à 45% pour les familles monoparentales, confrontées à une précarité financière et un isolement alarmants. Ces familles, majoritairement des mères célibataires, sont prises au piège par des emplois précaires, des temps partiels subis et des salaires insuffisants, perdant en moyenne 25% de leur pouvoir d’achat après une séparation.
Malgré une légère revalorisation annuelle, l’ARS est loin de couvrir l’intégralité des frais. En 2025, le coût moyen de la scolarité annuelle s’élève à 1 315 euros par enfant, l’ARS n’en couvrant qu’un tiers. Les prix des fournitures scolaires ont d’ailleurs continué leur hausse, augmentant de 2% entre 2024 et 2025, après une envolée de 10% entre 2022 et 2023. Cette augmentation, bien que modérée cette année, perpétue la spirale inflationniste qui étrangle les budgets les plus modestes.
Face à ces dépenses incompressibles, les familles sont contraintes à des arbitrages douloureux. Loin d’être un luxe, l’ARS est une aide de survie, souvent dépensée dès réception pour les articles les plus urgents, balayant les accusations de « détournement » pour des achats superflus. La réalité est que pour beaucoup, chaque rentrée scolaire est un nouveau rappel de la fragilité de leur situation financière, malgré les maigres aides étatiques.