European-citizenship-restrictions
Le rêve d'obtenir un passeport européen via la filiation se heurte à des règles de plus en plus strictes en Europe. L'Italie, notamment, a drastiquement réduit les possibilités de transmission de la citoyenneté, laissant des millions de descendants dans l'incertitude. Une opportunité qui se transforme en parcours du combattant.

Longtemps perçu comme une opportunité en or, l’acquisition d’un passeport européen par filiation se transforme en un véritable casse-tête. Alors que certains pays se montraient généreux, les règles se durcissent, menaçant des millions de descendants d’une désillusion amère. L’accès facilité au marché du travail, la protection consulaire et les avantages fiscaux qui attiraient tant les binationaux semblent désormais plus lointains.

L’Irlande, autrefois célèbre pour sa « granny rule », permet toujours la nationalité via un grand-parent né sur l’île. Cependant, l’illusion d’une transmission infinie s’estompe : les arrière-grands-parents ne suffisent plus sans un enregistrement préalable de la génération intermédiaire. Une complexification qui risque de briser bien des espoirs.

La Grèce, fidèle à son « jus sanguinis », conserve un droit du sang étendu. Mais attention, là encore, chaque génération doit avoir été officiellement reconnue comme grecque avant la naissance de la suivante. Un parcours administratif semé d’embûches pour qui n’aurait pas anticipé cette paperasse infernale.

La Hongrie, avec son droit du sang, propose une naturalisation simplifiée pour les descendants éloignés. Un faible réconfort quand on sait qu’une connaissance de base de la langue hongroise est désormais exigée, ajoutant une barrière supplémentaire à ceux qui rêvent d’un retour aux sources. La double nationalité peut offrir des avantages considérables, tels que la réduction de la bureaucratie pour les voyages ou l’accès à des systèmes de santé et d’éducation de qualité supérieure . Cependant, ces bénéfices sont désormais entravés par des procédures de plus en plus restrictives.

Le coup de massue le plus rude vient d’Italie. Jusqu’à récemment, la citoyenneté par filiation s’obtenait presque sans limite. Mais le décret-loi n° 36, entré en vigueur en mars, a brisé cette illusion, restreignant l’accès automatique à la citoyenneté aux descendants directs jusqu’à la deuxième génération. Des millions de personnes se retrouvent soudainement exclues, voyant leur rêve de passeport européen s’évaporer. Le gouvernement de Giorgia Meloni a justifié cette décision par une explosion des demandes qui engorgeait les administrations . Désormais, pour prétendre à la nationalité italienne, il faudra un parent ou grand-parent né en Italie, et non plus un simple ancêtre lointain .

L’Espagne, avec ses lois mémorielles, offre un semblant d’ouverture aux descendants de l’exil, mais ces dispositions ne sont que des correctifs à un système qui, par ailleurs, se complexifie. Au final, ce qui semblait être un droit acquis devient un privilège de plus en plus difficile à obtenir. Votre arbre généalogique pourrait bien se révéler être un fardeau plutôt qu’un atout précieux dans cette Europe toujours plus regardante sur l’identité de ses citoyens.