
La compagnie Korean Air a officialisé une commande gigantesque de plus de 100 avions à Boeing, un contrat estimé à près de 50 milliards de dollars. Cette annonce, faite à l’occasion de la visite du président sud-coréen Lee Jae-myung à Washington, est présentée comme la plus importante de l’histoire de l’aviation pour la Corée du Sud. Pourtant, derrière ce chiffre mirobolant, se cache une réalité bien moins reluisante pour l’avionneur américain, plongé dans une crise profonde.
Le détail de la commande est impressionnant : 20 Boeing 777, 25 Boeing 787, 50 Boeing 737 et huit avions-cargos Boeing 777. La livraison est prévue jusqu’à la fin de la décennie. Si cet accord a été signé en marge de discussions commerciales bilatérales, il intervient surtout à un moment où Boeing est désespérément en quête de bonnes nouvelles. L’entreprise est en effet confrontée à une série de scandales retentissants et de problèmes de qualité de production, qui ont lourdement entaché sa réputation et ses finances.
La situation est d’autant plus préoccupante qu’en mars, Korean Air avait déjà signé pour 50 Boeing, un accord d’environ 32 milliards de dollars. Ces annonces en cascade tentent de masquer les difficultés récurrentes de Boeing, qui a affiché des pertes considérables en 2024. Le constructeur est particulièrement visé par les enquêtes suite à de graves incidents, notamment le crash d’un Boeing 787 d’Air India en juin, causant la mort de 260 personnes. L’enquête préliminaire a révélé un problème d’alimentation en carburant, entraînant des vérifications massives sur la flotte mondiale de Boeing. Ce contrat, bien que monumental, ne suffit pas à dissiper le nuage noir qui plane sur l’avenir du géant américain.