
La mégafusée Starship de SpaceX, censée nous emmener vers la Lune et Mars, accumule les retards et les échecs. Le dixième vol d’essai, crucial pour la crédibilité du projet, a été reporté à plusieurs reprises, en raison de conditions météorologiques défavorables et de défaillances techniques au sol. Ces contretemps, devenus monnaie courante, soulèvent des questions alarmantes sur la fiabilité de cet engin colossal et sur les ambitions démesurées d’Elon Musk.
Les trois précédents essais de 2025 se sont soldés par des explosions spectaculaires, et un autre a détruit un véhicule lors d’un test statique en juin. Malgré la méthodologie de SpaceX, basée sur l’apprentissage par l’échec, les explosions en janvier, mars et mai ont été causées par des fuites d’oxygène et de carburant près du moteur. Un expert spatial, Dallas Kasaboski, n’hésite pas à affirmer que « les succès n’ont pas surpassé les échecs » et que la Starship ne s’est « pas révélée fiable ».
L’enjeu est pourtant immense. Elon Musk persiste à vouloir coloniser Mars dès 2026, et la NASA compte sur une version modifiée de Starship pour son programme Artémis, visant un retour durable des Américains sur la Lune. Mais la réalité est brutale : la fusée est encore loin d’être prête pour des vols commerciaux ou habités. SpaceX doit encore surmonter des « milliers de défis techniques », comme le ravitaillement en carburant dans l’espace et la création d’un bouclier thermique entièrement réutilisable.
Ces retards à répétition et ces échecs retentissants ne font qu’accroître la pression sur SpaceX. La conception même de Starship, avec ses efforts pour alléger le véhicule, pourrait même contribuer à des faiblesses structurelles, selon certains experts. L’entreprise a beau accélérer sa production et développer de nouvelles infrastructures, la promesse d’une fusée entièrement réutilisable et capable de voyages interplanétaires reste, pour l’instant, un mirage coûteux et dangereux.