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La Fed a semé l'illusion d'un assouplissement monétaire à Jackson Hole, provoquant une flambée artificielle des marchés. Une façade trompeuse face aux défis économiques persistants.

La saga des marchés boursiers mondiaux a atteint un nouveau paroxysme d’incertitude cette semaine, culminant avec la très attendue intervention de Jerome Powell à Jackson Hole. Alors que les investisseurs retenaient leur souffle, le président de la Fed a, une fois de plus, distillé des espoirs d’assouplissement monétaire, provoquant une flambée artificielle des indices. Une déclaration qui, loin de rassurer, soulève des questions sur la véritable santé de l’économie.

La Bourse de Paris, à l’image des autres places financières, a démarré dans un attentisme presque paralysant. Le CAC 40, après une brève incursion dans le rouge, s’est langoureusement maintenu autour de l’équilibre, affichant des volumes d’échanges alarmement faibles. Ce n’est qu’après l’annonce de Powell, sur les perspectives d’une potentielle détente monétaire, que les marchés ont réagi de manière disproportionnée, propulsant les indices vers des sommets trompeurs. Pendant ce temps, les taux obligataires américains à dix ans reculaient et le dollar chutait face à l’euro, signes d’une fébrilité persistante.

Malgré l’euphorie passagère, la hausse du CAC 40 est restée modeste, bien loin de la frénésie observée à Wall Street. Le gain hebdomadaire de 0,69% ne masque pas les faiblesses structurelles et la dépendance des marchés aux discours des banquiers centraux. Derrière cette façade de performance, se cache une réalité plus sombre : celle d’une économie mondiale toujours sous perfusion.

Le revirement de la Fed, après des mois de tergiversations et de pressions politiques, notamment de Donald Trump, met en lumière la fragilité de sa position. Les chiffres décevants de l’emploi ont contraint l’institution à revoir sa copie, admettant un «équilibre délicat» entre les risques d’inflation et de déclin de l’emploi. Une situation qui, loin d’être une preuve de force, souligne l’incapacité des politiques actuelles à stabiliser durablement l’économie. Les analystes, dans une spirale d’optimisme forcé, anticipent désormais des baisses de taux, alimentant l’illusion d’une reprise imminente. Mais jusqu’où cette spirale d’espoir pourra-t-elle nous mener avant l’inévitable désillusion ?