
La déclaration de revenus 2024 s’annonce comme un véritable parcours du combattant, truffée de mesures prétendument avantageuses mais souvent piégeuses. Entre les heures supplémentaires, le forfait mobilités durables et les crédits d’impôts, le contribuable risque de s’y perdre, voire de payer plus que prévu si les subtilités ne sont pas maîtrisées.
Les heures supplémentaires, censées alléger la charge fiscale des salariés, restent exonérées jusqu’à 7 500 euros de rémunération nette imposable. Une aubaine en apparence, mais attention : ces sommes doivent impérativement être déclarées aux cases 1GH à 1JH de la déclaration n° 2042. Pourquoi ? Parce qu’elles entrent dans le calcul du revenu fiscal de référence, ce chiffre obscur qui détermine l’accès à de nombreuses aides sociales. Un faux pas, et c’est la disqualification assurée ! Ce plafond de 7 500 euros inclut également la monétisation des jours de repos et de RTT, compliquant encore le calcul pour les plus malchanceux.
La prime de partage de la valeur (PPV), présentée comme un soutien au pouvoir d’achat, est un autre exemple de mesure à double tranchant. Bien qu’exonérée d’impôt sur le revenu jusqu’à 3 000 euros (voire 6 000 euros avec un accord d’intéressement), ses conditions ont été modifiées en 2024. Seuls les salariés dont la rémunération est inférieure à trois SMIC en bénéficient pleinement, et encore, l’exonération d’impôt sur le revenu est maintenue pour les entreprises de moins de 50 salariés uniquement jusqu’au 31 décembre 2026. Pour les autres, cette prime, bien que toujours exonérée de cotisations sociales, sera soumise à l’impôt sur le revenu et aux CSG/CRDS, annulant une grande partie de son intérêt initial.
Quant aux crédits d’impôts, notamment pour les travaux, leur accès se restreint. En 2024, seules les personnes aux revenus intermédiaires peuvent prétendre au crédit d’impôt pour travaux d’aide à la personne, à hauteur de 25% des dépenses plafonnées à 5 000 euros (10 000 euros pour un couple). Les ménages modestes, eux, sont renvoyés vers la nouvelle aide MaPrimeAdapt’, un dispositif complexe dont l’efficacité reste à prouver.
Enfin, le forfait mobilités durables est, lui, exonéré d’impôt sur le revenu et ne figure pas sur la déclaration préremplie. Une rare bonne nouvelle dans ce labyrinthe fiscal, mais qui ne suffit pas à masquer la complexité croissante des dispositifs destinés à alléger la facture des contribuables, mais qui finissent par créer plus de confusion que de réels bénéfices.