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Le vote de confiance du Premier ministre François Bayrou à l'Assemblée le 8 septembre plonge la droite dans une crise sans précédent, entre soutien forcé et critiques acerbes du Rassemblement National.

La scène politique française est au bord du précipice alors que le Premier ministre François Bayrou a engagé l’avenir de son gouvernement dans un vote de confiance prévu le 8 septembre. Une décision risquée qui a déjà provoqué des remous, notamment au sein des Républicains, déchirés entre soutien contraint et critiques acerbes.

Bruno Retailleau, président de LR et ministre de l’Intérieur, se retrouve dans une position intenable. Il a annoncé que son parti votera la confiance, justifiant cette décision par la nécessité d’éviter un « chaos » et une « crise financière majeure » qui frapperait les plus vulnérables. Une position qui sonne faux pour de nombreux observateurs, dénonçant une compromission avec le macronisme jugée désastreuse.

Le Rassemblement National n’a pas tardé à réagir, fustigeant ce qu’il perçoit comme une trahison. Jordan Bardella a dénoncé le « renoncement » des Républicains, les qualifiant d’« accompagnateurs du déclin » et appelant les électeurs de droite à ne pas se laisser « dissoudre dans le macronisme qui a mis le pays en faillite ». Franck Allisio a quant à lui regretté le « triste spectacle » d’une droite qui préfère le « hara-kiri » plutôt que de s’attaquer aux problèmes du pays. Thierry Mariani a enfoncé le clou, accusant Retailleau de poursuivre le « naufrage » de son parti en soutenant le même Bayrou qui, par le passé, a œuvré contre la droite traditionnelle. Éric Ciotti, président de l’UDR, a renchéri, parlant d’un parti « prisonnier du macronisme qu’ils doivent soutenir jusqu’aux enfers de l’incompétence ».

Cette fracture est d’autant plus amère que la droite est déjà profondément divisée depuis les dernières législatives. Si Bruno Retailleau semble jouer sa survie politique à Beauvau, les chances de François Bayrou de remporter ce vote sont minces. La gauche comme le RN ont déjà annoncé qu’ils voteront contre. Le Premier ministre tente de convaincre, mais les oppositions sont déjà tournées vers l’après, laissant présager une nouvelle période d’instabilité politique.