
Le président argentin, Javier Milei, a de nouveau été confronté à la fureur populaire. Lors d’un récent déplacement de campagne à Buenos Aires, son cortège a été la cible de projectiles, allant des pierres aux bouteilles, lancés par une foule en colère. Un incident alarmant qui souligne la tension croissante dans le pays.
L’attaque, survenue alors que Milei tentait de promouvoir son parti en vue des législatives d’octobre, a conduit à une exfiltration d’urgence du président. Bien qu’il soit indemne, le porte-parole présidentiel a dénoncé des « militants de l’ancienne politique, pur kirchnérisme », pointant du doigt les partisans de l’ex-présidente Cristina Kirchner. Cette tentative d’imputer la violence à des opposants politiques peine à masquer le profond malaise social.
Mais au-delà de cet acte de violence, c’est un scandale de corruption présumée qui alimente la colère. La sœur du président, Karina Milei, également secrétaire générale de la présidence, est accusée d’avoir bénéficié de pots-de-vin de laboratoires pharmaceutiques en échange d’achats de médicaments pour personnes handicapées. Des allégations gravissimes, révélées par des enregistrements audio de l’ex-directeur de l’Agence pour le handicap, Diego Spagnuolo, immédiatement limogé.
Face à ces accusations, Milei a fermement nié, promettant de traîner Spagnuolo en justice. Pourtant, la population, déjà étranglée par des mesures d’austérité drastiques et des coupes budgétaires sévères, notamment dans l’aide aux personnes handicapées, ne semble plus disposée à accepter les dénégations du pouvoir. Des pancartes « Milei dehors » et des témoignages poignants de parents d’enfants handicapés expriment une colère légitime et un sentiment d’injustice grandissant.
Les élections législatives du 26 octobre s’annoncent comme un véritable test pour la popularité de Javier Milei. Sa politique économique, qui a certes réussi à maîtriser l’inflation au prix d’une souffrance sociale accrue, est désormais sous le feu des critiques. L’affaire Karina Milei et les violences en marge de ses déplacements sont les symptômes d’une Argentine au bord du chaos, où la légitimité du gouvernement est de plus en plus contestée.