
Le Yémen sombre un peu plus dans le chaos alors que les rebelles houthistes, soutenus par l’Iran, ont une fois de plus défié toute légitimité internationale en arrêtant au moins onze employés des Nations Unies. Cette nouvelle vague d’arrestations arbitraires, survenue à Sanaa et Hodeïda, des villes sous leur contrôle, souligne l’incapacité de l’ONU à garantir la sécurité de son personnel dans une région déjà dévastée par les conflits.
Hans Grundberg, l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, a fermement condamné ces actes, dénonçant non seulement les détentions mais aussi l’effraction dans les locaux de l’ONU et la saisie de ses biens. Une violation flagrante des obligations internationales qui compromet gravement l’aide humanitaire vitale.
Ces arrestations interviennent après la mort du premier ministre houthiste dans des frappes israéliennes le 28 août, provoquant une riposte violente des rebelles. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a confirmé l’arrestation d’un de ses employés à Sanaa, tandis que des sources de sécurité yéménites rapportent l’interpellation de sept employés du PAM et de trois de l’UNICEF après des raids dans leurs bureaux.
Ce n’est pas un incident isolé. Les Houthis détiennent déjà des dizaines d’employés de l’ONU et d’organisations humanitaires depuis juin 2024, certains depuis 2021. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait déjà exigé leur libération immédiate et inconditionnelle en janvier, déplorant même la mort en détention d’un employé du PAM plus tôt cette année.
Les rebelles justifient ces actions par des allégations invérifiables de « réseau d’espionnage américano-israélien » opérant sous couvert humanitaire, des accusations catégoriquement rejetées par l’ONU. Cette crise de confiance et de sécurité risque de paralyser des opérations humanitaires cruciales dans un pays où des millions de personnes dépendent de cette aide. La communauté internationale observe, impuissante, cette escalade dangereuse qui sacrifie l’aide humanitaire sur l’autel de la vengeance politique.