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La ministre de l'Éducation mise sur les remplaçants pour combler le manque d'enseignants. Une stratégie critiquée face à des chiffres d'absences en hausse et un coût exorbitant pour les contribuables.

La rentrée scolaire 2025 s’annonce sous de sombres auspices. Alors que le pays déplore le manque criant de 2500 enseignants titulaires, la ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne, propose une solution qui sonne comme un aveu d’impuissance : miser sur les remplaçants. Une manœuvre qui, loin de résoudre la crise, risque de l’aggraver, laissant des milliers d’élèves sans instruction stable.

La déclaration de la ministre, habile mais déconnectée de la réalité, tente de détourner l’attention des 2600 postes vacants issus des concours de 2025. Les remplaçants ne sont pas là pour combler des postes laissés à l’abandon, mais pour pallier les absences ponctuelles. Cette confusion sémantique masque une vérité alarmante : l’Éducation nationale est au bord de l’effondrement.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et ils sont glaçants. Selon un rapport sénatorial accablant, les absences non remplacées ont bondi de 49 % dans le primaire et de 93,2 % dans le secondaire entre 2018 et 2024. Chaque année, les élèves perdent en moyenne 4,3 % de temps scolaire, un chiffre qui grimpe à 7,4 % dans le secondaire. Le coût pour les contribuables est faramineux : 5,42 milliards d’euros en 2022, en augmentation de 35 % en cinq ans. Un véritable gouffre financier pour des résultats désastreux.

La dépendance croissante aux contractuels, qui représentent désormais 17 % des remplaçants dans le primaire et 46 % dans le secondaire, souligne l’incapacité du système à attirer et fidéliser des enseignants qualifiés. Le Sénat pointe du doigt la hausse des absences (jusqu’à +17,4 % dans le primaire), majoritairement liées aux congés maladie, un symptôme flagrant du malaise profond qui ronge le corps enseignant.

Alors que le gouvernement Bayrou semblait vouloir s’attaquer aux « dérives » des arrêts de travail, l’incertitude plane sur l’avenir de ce plan. Olivier Paccaud, sénateur et auteur du rapport, prévient : sans une revalorisation salariale urgente et des mesures concrètes, de plus en plus de familles se tourneront vers l’enseignement privé, désertant un service public à la dérive. La crise des remplaçants n’est que la partie émergée d’un iceberg qui menace de couler l’ensemble du système éducatif français.