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L'UE valide l'accord Mercosur malgré la fureur des agriculteurs, promettant des garanties jugées insuffisantes. Un désastre annoncé pour l'agriculture européenne et l'environnement.

La Commission européenne a franchi une étape désastreuse en validant l’accord commercial avec le Mercosur, ignorerant les avertissements des agriculteurs et des écologistes. Cette décision, loin de rassurer, ne fait qu’accentuer l’inquiétude quant à l’avenir de l’agriculture européenne et aux normes environnementales. Malgré les promesses de garanties « robustes », l’exécutif européen semble s’engager dans une voie périlleuse, sacrifiant les filières sensibles sur l’autel du libre-échange.

La soi-disant victoire française, célébrée par certains, est un leurre. Les clauses de sauvegarde, censées protéger nos agriculteurs, sont jugées « extrêmement difficiles à activer sur le plan juridique » par la FNSEA. Une pilule amère pour un secteur déjà étranglé par les réglementations et la concurrence déloyale. L’accord risque d’inonder le marché européen de produits sud-américains à bas coût, issus de modes de production moins contraignants, voire dangereux, utilisant des pesticides et des antibiotiques interdits en Europe. C’est une véritable trahison pour les consommateurs et les producteurs locaux.

Les conséquences de cet accord s’annoncent sombres : une concurrence acharnée pour la viande, le sucre ou le soja, et une menace directe sur la souveraineté alimentaire de l’UE. Les syndicats agricoles dénoncent un « passage en force politique » et appellent à la mobilisation, une réaction légitime face à ce qui s’apparente à un déni de démocratie. Le Parlement européen lui-même est divisé, avec des initiatives visant à « suspendre l’adoption » de ce traité opaque.

Alors que la France est plongée dans l’incertitude politique, l’opposition dénonce déjà une « trahison » face à ce revirement sur le Mercosur. L’Allemagne, privilégiant ses débouchés industriels, pousse à la ratification, exposant ainsi la fragilité de l’unité européenne. Cet accord, loin d’être un progrès, est un pari risqué qui pourrait bien déstabiliser l’économie agricole européenne et compromettre les engagements environnementaux, tout en délocalisant l’impact écologique vers l’Amérique latine.