
La loi de 2016, censée éradiquer la prostitution en pénalisant les clients, a plongé les prostituées du bois de Boulogne dans un quotidien cauchemardesque. Loin d’améliorer leur sort, cette mesure a aggravé leurs conditions de vie, les forçant à s’enfoncer toujours plus profondément dans les fourrés, loin des regards et de toute sécurité. Le résultat est une explosion des agressions et du racket, transformant le Bois en zone de non-droit pour ces femmes et personnes transgenres.
À la Porte d’Auteuil, l’ambiance est sinistre. Juana, une Péruvienne transgenre de 55 ans, témoigne de cette réalité brutale. Elle se prostitue depuis 2008 et décrit un climat de peur omniprésente, exacerbé par des rumeurs persistantes d’agresseurs relâchés impunément. La nuit, chaque client est une menace potentielle, la poussant à ne s’ouvrir qu’aux visages familiers, une maigre protection face à la violence grandissante. La loi, loin de les protéger, les a rendues encore plus vulnérables.
Cette dégradation n’est pas isolée. Elle se répercute dans tous les hauts lieux de la prostitution de rue en France, de Vincennes à Pigalle. L’approche répressive a échoué lamentablement, ne faisant que repousser le problème au lieu de le résoudre, et créant une situation bien plus dangereuse pour celles et ceux qu’elle prétendait aider. La promesse d’un avenir meilleur s’est transformée en une lamentable désillusion, confirmant les craintes des associations et des travailleurs sociaux face à une législation déconnectée des réalités du terrain.