Google-antitrust-fine-Europe
L'Union européenne inflige une amende record de 2,95 milliards d'euros à Google pour avoir abusé de sa position dominante dans les technologies publicitaires, favorisant ses propres services au détriment de la concurrence. La firme fait appel de cette décision.

La Commission européenne a asséné un coup dur à Google, infligeant une amende de 2,95 milliards d’euros. Cette sanction retentissante vise les pratiques anticoncurrentielles du géant américain dans le domaine des technologies publicitaires. Bruxelles accuse Google d’avoir cyniquement favorisé ses propres services, écrasant la concurrence et pénalisant sans scrupule les annonceurs et éditeurs en ligne.

Cette décision, perçue comme un baromètre de la détermination européenne face aux pressions américaines, ordonne à Google de cesser immédiatement ces manœuvres d’auto-préférencement. La firme a 60 jours pour présenter des mesures correctives et mettre fin à ses conflits d’intérêts flagrants au sein de la chaîne d’approvisionnement des adtech. Un véritable camouflet pour l’entreprise qui, malgré les menaces de la Commission en 2023, n’a pas vu ses activités scindées – une opportunité manquée par l’UE de frapper encore plus fort.

Google, prévisible, a immédiatement dénoncé une décision « mauvaise » et annoncé son intention de faire appel, arguant que cela pénaliserait des milliers d’entreprises européennes. Un argument qui sonne creux face à l’ampleur des abus constatés. Ce revers européen s’ajoute à une série noire pour Google, déjà sanctionné par la Cnil pour pratiques publicitaires illégales (325 millions d’euros) et par un tribunal californien pour atteinte à la vie privée (425 millions d’euros) au cours de la même semaine. Sans compter une décision l’obligeant à partager des données avec ses rivaux dans le domaine de la recherche en ligne.

Outre-Atlantique, une épée de Damoclès plane également : une cour fédérale américaine a jugé Google coupable de pratiques anticoncurrentielles, accusant la firme d’avoir « sciemment entrepris une série d’actions » causant des « dommages importants » aux éditeurs. Le géant de la tech pourrait être contraint de céder certains de ses actifs publicitaires majeurs, comme AdX ou DoubleClick for Publishers. Des condamnations qui s’accumulent et révèlent la face sombre d’un empire bâti sur la publicité, qui représente 75% du chiffre d’affaires total d’Alphabet, sa maison mère.