
La transmission des idéaux politiques semble désormais une chimère. Chez les Guérin, la nouvelle génération, désabusée, a définitivement perdu tout intérêt pour l’engagement citoyen, laissant Bernard, le patriarche de 75 ans, désemparé face à un avenir qu’il ne reconnaît plus. Pour lui, qui a connu l’âge d’or de l’engagement à gauche et milité sans relâche, ce désintérêt est un « repli sur soi » inquiétant, un véritable affront à l’héritage de Mai-68.
Ce fossé générationnel, symptomatique d’une France fracturée, est mis en lumière par le cas des Guérin, une famille autrefois fière de ses valeurs de « solidarité ». Le clivage est patent : alors que Bernard a vécu l’évidence de l’engagement politique, sa progéniture, âgée de 19 à 44 ans, affiche une indifférence consternante. La politique, autrefois moteur de changement, est devenue pour eux une arène stérile, incapable de susciter la moindre étincelle.
Le constat est brutal : la jeunesse actuelle ne se reconnaît plus dans les institutions ni dans les débats qui animaient leurs aînés. Bernard, « boomer » par excellence, se souvient avec une nostalgie amère de ses années de militantisme. Mais cette ferveur passée ne trouve aucun écho chez ses enfants, qui semblent avoir tiré un trait définitif sur les idéaux politiques. L’échec de la transmission est criant, et interroge sur la capacité de notre société à maintenir un lien civique essentiel.