
La France est plongée dans une crise politique sans précédent. L’Assemblée nationale a infligé un revers cinglant à François Bayrou, le contraignant à la démission. Le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, après seulement neuf mois de mandat, a vu son gouvernement tomber sur un vote de confiance qu’il a lui-même provoqué. Cette débâcle, loin d’être un acte de courage, révèle l’incapacité d’un gouvernement à rassembler et à gouverner efficacement.
Le pays est désormais suspendu à la décision d’Emmanuel Macron, qui doit nommer un successeur « dans les tout prochains jours ». Mais quelle solution face à un Parlement fragmenté et des partis irréconciliables ? Le Rassemblement national (RN) et ses alliés, en tête des sondages en cas de législatives anticipées, exigent une nouvelle dissolution, tandis que La France insoumise (LFI) réclame la démission du Président. Le spectre d’une élection présidentielle anticipée plane, ravivant les craintes d’une instabilité prolongée et d’un blocage institutionnel.
Les coûts de cette instabilité sont déjà palpables : l’incertitude économique s’accentue, les investissements des entreprises chutent, et le budget 2026, censé réduire un déficit abyssal de 43,8 milliards d’euros, est compromis. Bayrou, incapable de trouver un consensus, laisse derrière lui un pays surendetté et une classe politique désunie. Même ses tentatives de séduire la gauche avec une taxation des hauts revenus ou le RN avec la réduction de l’AME ont échoué, démontrant l’ampleur du fossé. Les scènes de liesse après sa chute, transformées en manifestations sauvages à Lyon et Grenoble, témoignent d’une colère populaire grandissante et d’un système à bout de souffle.