salary-gap-France
Les salaires 2025 révèlent un fossé croissant entre Paris et les régions. Les augmentations stagnent autour de 2 %, tandis que l'écart de rémunération atteint 5,6 % avec l'Île-de-France, accentuant les inégalités.

La question du « bon salaire » refait surface, obsédant les réseaux sociaux à la rentrée, mais la réalité des chiffres 2025 dépeint un tableau sombre. L’écart de rémunération entre l’Île-de-France et les régions, qui semblait enfin se résorber, explose à nouveau, atteignant un inquiétant 5,6 %, selon l’étude annuelle de Deloitte. Une véritable régression qui souligne l’aggravation des inégalités territoriales.

Pendant que les discussions en ligne s’enflamment sur des salaires mirobolants, les entreprises, elles, naviguent à vue. À peine un tiers a osé fixer un budget pour 2026. Pour 2025, les perspectives sont calamiteuses : les cabinets de conseil annoncent une baisse des augmentations, avec des prévisions autour de 2 %. C’est une gifle pour les travailleurs, bien loin des 4 % de la période inflationniste. Les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise sont particulièrement touchés, avec des hausses misérables de 2,3 %, à peine mieux pour les cadres à 2,5 %.

Ce que certains appellent un « retour à la normalité d’avant-crise » est en réalité un piège. Sophie Lazaro de Deloitte ose parler d’augmentations « au-dessus de l’inflation malgré les incertitudes géopolitiques », un euphémisme qui masque une triste vérité : le pouvoir d’achat des travailleurs est à la peine. La poursuite de l’individualisation des salaires ne fait qu’accentuer cette fracture, laissant de nombreux employés sur le carreau.

Malgré les efforts des entreprises pour réduire les écarts salariaux hommes-femmes, les inégalités entre régions s’aggravent de façon scandaleuse. La carte des salaires 2025 est éloquente : un salarié en Bretagne, en Aquitaine ou en Bourgogne touche 7,3 % de moins qu’un Parisien. La Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Pays de la Loire ne sont pas épargnés, avec des écarts de 6,8 % et 6,7 %. Un gouffre salarial qui ne cesse de s’élargir, transformant le rêve d’un salaire décent en une amère désillusion pour des milliers de Français.