
Le Conseil d’État vient de mettre sur la table un dossier brûlant, directement adressé à Sébastien Lecornu : une proposition de révision de la Constitution. À peine installé, le nouveau Premier ministre se trouve face à un défi monumental, une tâche des plus ardues et politiquement risquée. Pourtant, ignorer cette initiative serait une grave erreur. Non seulement elle émane de la plus haute juridiction administrative du pays, un conseiller juridique dont la pertinence est avérée, mais elle pourrait également offrir une issue à l’un des problèmes les plus pressants du gouvernement : la gestion catastrophique du budget, incapable de concilier les objectifs annuels et les ambitions économiques à long terme.
L’étude annuelle du Conseil d’État, dévoilée en grande pompe ce mercredi, dresse un constat d’échec accablant. Il est impératif de penser les politiques publiques sur le moyen et le long terme, de leur donner une vraie pérennité, d’éviter les incessants « stop and go » qui paralysent toute avancée significative. Mais cette ambition se heurte de plein fouet à la réalité implacable des cycles électoraux et au carcan du principe d’annualité budgétaire. Sur la question cruciale des moyens, ce principe impose une « borne annuelle difficilement dépassable », souligne avec amertume le Conseil d’État, pointant du doigt l’incapacité structurelle du système à se projeter au-delà de l’horizon d’un an.






