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La nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, après des échecs répétés, expose la faiblesse d'un Macron isolé et critiqué. Un pari risqué pour le budget.

Dans un climat politique tendu, la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, neuf mois après un échec cuisant, révèle l’isolement croissant d’Emmanuel Macron. Cette décision, censée restaurer une confiance perdue avec Matignon, est déjà perçue comme un aveu de faiblesse, provoquant un déluge de critiques acerbes de la part des oppositions. Le président, acculé par la nécessité d’adopter un budget à tout prix, semble prêt à sacrifier sa propre politique fiscale, un signe inquiétant de désarroi.

La nomination éclair de Lecornu, après une série d’échecs retentissants avec Gabriel Attal, Michel Barnier et François Bayrou, ne masque pas les profondes divisions. La prétendue « fluidité » de la relation entre Macron et son nouveau Premier ministre, dépeint comme « discret et méthodique », sonne comme un pansement sur une plaie béante. Cette proximité affichée, loin de rassurer, alimente les soupçons d’une dilution du pouvoir exécutif, où Matignon ne serait qu’une simple extension de l’Élysée.

Le véritable défi de Lecornu sera de naviguer dans un parlement hostile, avec l’épée de Damoclès d’un budget contesté. Le coût de cette opération politique pourrait être élevé, non seulement pour la crédibilité du gouvernement, mais aussi pour l’avenir de la majorité présidentielle. Le pari de Macron, loin d’être un coup de génie, ressemble davantage à une tentative désespérée de colmater les brèches d’une politique de plus en plus contestée.