
Un récent sondage révèle une fracture idéologique alarmante au sein de la Génération Z aux États-Unis. Alors que les jeunes hommes se tournent massivement vers le conservatisme de Donald Trump, les jeunes femmes embrassent un progressisme toujours plus affirmé, creusant un « gender gap » aux conséquences imprévisibles pour l’avenir politique et social du pays.
Le phénomène, déjà perceptible lors de l’élection de Trump en 2016, s’est intensifié. En novembre dernier, les femmes ont plébiscité Kamala Harris avec une avance de dix points, tandis que les hommes accordaient la même marge à Donald Trump. Ce clivage, loin de se résorber, s’est accentué chez les 18-29 ans. Selon SurveyMonkey et NBC News, 47% des jeunes hommes approuvent la politique de Trump, contre seulement 26% des jeunes femmes. L’écart est sidérant sur des questions cruciales comme les frontières (46% contre 24%) ou les expulsions (45% contre 21%).
Mais cette divergence dépasse le simple cadre politique. Les femmes de la Génération Z sont bien plus tourmentées par l’avenir que leurs homologues masculins, avec deux tiers d’entre elles déclarant une anxiété quasi constante. Les priorités de vie divergent également : si travail et indépendance financière restent primordiaux pour les deux sexes, les jeunes hommes privilégient nettement le mariage et les enfants, un objectif relégué aux dernières places par les jeunes femmes qui, elles, valorisent la stabilité émotionnelle. Ce désintérêt féminin pour la famille contraste violemment avec les discours natalistes de la droite conservatrice, inquiète du taux de fécondité américain en chute libre.
Ce gouffre idéologique n’est pas sans conséquences. Tandis que Donald Trump s’efforce de séduire les jeunes hommes via des plateformes masculines, Kamala Harris cible les jeunes femmes sur des podcasts influents, signe d’une bataille acharnée pour une jeunesse plus polarisée que jamais. La « guerre des sexes » semble s’intensifier, menaçant la cohésion sociale et alimentant les craintes d’une régression sexiste.