Jair-Bolsonaro-Brasilia-trial
Jair Bolsonaro a été lourdement condamné à 27 ans de prison pour tentative de coup d'État, un verdict qui déchaîne les passions au Brésil et au-delà, plongeant le pays dans l'incertitude et provoquant une crise diplomatique sans précédent avec les États-Unis.

L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été lourdement condamné à vingt-sept ans de prison pour tentative de coup d’État. Une sentence qui marque l’aboutissement d’un procès controversé, où les allégations d’une « organisation criminelle armée » ont prévalu. Ce verdict, loin de clore le chapitre Bolsonaro, plonge le Brésil dans une période d’incertitude politique et exacerbe des divisions déjà profondes.

Reconnu coupable d’avoir conspiré pour un « maintien autoritaire au pouvoir » après sa défaite en 2022 face à Lula, Bolsonaro, déjà inéligible jusqu’en 2030, voit son avenir s’obscurcir davantage. Son fils, Flavio Bolsonaro, dénonce une « suprême persécution », illustrant le sentiment d’injustice partagé par une partie non négligeable de l’électorat brésilien. L’absence de Bolsonaro aux audiences, pour des raisons de santé, ajoute une couche de spéculation à ce tableau déjà sombre.

L’affaire a également provoqué une crise diplomatique sans précédent avec les États-Unis. Donald Trump, allié de Bolsonaro, a fustigé la décision, y voyant une ressemblance troublante avec ses propres démêlés judiciaires. Les sanctions américaines, incluant des surtaxes sur les exportations brésiliennes et l’annulation de visas pour des juges du Tribunal suprême fédéral, témoignent de la gravité de la situation et des répercussions internationales de cette affaire. Le juge Alexandre de Moraes, rapporteur du procès et visé par des sanctions, est au cœur de cette confrontation, accusé de « violations des droits humains » par Washington.

Alors que le camp conservateur tente désespérément de faire voter une loi d’amnistie, l’avenir de l’ancien chef d’État reste précaire. Les dissensions sont flagrantes, même au sein de la Cour suprême, où un seul juge a voté pour la relaxe, dénonçant un manque de preuves. Cette condamnation, la première du genre pour un ancien président brésilien, réveille les fantômes d’une dictature militaire encore présente dans les mémoires, et soulève des questions inquiétantes quant à la stabilité démocratique du pays.