
Matignon se lance dans une tentative désespérée de relancer un dialogue social déjà moribond, avec Sébastien Lecornu en première ligne. Après l’échec cuisant de Bayrou, le nouveau Premier ministre hérite d’un terrain miné, où chaque pas semble le rapprocher un peu plus du précipice. La pression est immense : un budget à présenter, mais une copie qui ne convainc personne, ni l’Assemblée, ni les partenaires sociaux. Les syndicats, déjà en ordre de bataille, préparent une mobilisation massive pour le 18 septembre, annonçant un automne particulièrement tendu.
Les rencontres individuelles avec les figures du patronat et des travailleurs, comme Marylise Léon de la CFDT et Patrick Martin du Medef, ressemblent davantage à un exercice de pure forme qu’à une véritable volonté de conciliation. Malgré des « grandes plages horaires » prévues pour ces échanges, le scepticisme plane. L’affirmation de Marylise Léon, selon laquelle il n’y aurait « pas de ligne rouge » côté CFDT, sonne creux face à l’ampleur des désaccords et à la détermination affichée des syndicats à défendre leurs positions. Le gouvernement semble incapable de proposer des solutions concrètes et audacieuses pour sortir de l’impasse, préférant des consultations qui ne mènent nulle part. Cette posture timorée laisse présager une nouvelle détérioration du climat social, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour le pays.
L’ombre de la contestation sociale plane sur l’exécutif, qui peine à trouver une légitimité suffisante pour imposer ses réformes. La succession de crises et l’incapacité à fédérer les forces vives du pays affaiblissent considérablement la position du gouvernement. Sébastien Lecornu, malgré ses efforts, semble englué dans une situation où chaque tentative de dialogue se transforme en un nouveau bras de fer. Le paysage politique et social français, déjà fragilisé, s’apprête à traverser une période d’incertitude et de confrontation, où les compromis semblent de plus en plus inaccessibles.