
Face à la recrudescence de l’épidémie, le gouvernement français a imposé un couvre-feu, arguant qu’il serait moins coûteux qu’un reconfinement. Pourtant, cette stratégie est loin de faire l’unanimité et son efficacité est sérieusement remise en question, transformant cette mesure en un véritable pari risqué pour l’économie et la société.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a avancé un coût d’un milliard d’euros pour les aides compensatoires liées au couvre-feu, tandis qu’un reconfinement généralisé aurait pu atteindre 15 à 20 milliards d’euros par mois. Des chiffres qui, au premier abord, semblent justifier la prudence du gouvernement. Cependant, cette vision simpliste occulte des réalités économiques bien plus sombres. Le couvre-feu, notamment celui avancé à 18h, a étrangement affecté des secteurs déjà à genoux comme le commerce de détail, l’habillement et la coiffure, qui réalisent une part cruciale de leur chiffre d’affaires en fin de journée. Le manque de visibilité et les perspectives incertaines écrasent le moral des entrepreneurs.
Pire encore, des études, notamment en Allemagne et au Québec, ont semé le doute sur l’efficacité réelle des couvre-feux pour freiner la propagation du virus, surtout lorsque d’autres restrictions sont déjà en place. En France, certains estiment même qu’un couvre-feu coûterait des milliards d’euros par semaine sans apporter les bénéfices sanitaires escomptés. Le choix du gouvernement français entre ces mesures restrictives semble de plus en plus s’apparenter à un numéro d’équilibriste dangereux, où les coûts économiques sont palpables et l’impact sanitaire positif de plus en plus incertain. L’économie française, déjà fragilisée, pourrait bien payer le prix fort de cette stratégie controversée.