
La Bourse de Paris a beau afficher une semaine de clôtures positives, la réalité du marché est bien plus sombre. Malgré des gains hebdomadaires de 1,94%, le CAC 40 a traversé des moments de forte turbulence, illustrant la fragilité d’une économie française sous haute tension. L’optimisme de façade ne masque pas les craintes grandissantes des investisseurs, obsédés par l’imminente décision de l’agence de notation Fitch.
Les rumeurs de dégradation de la note souveraine de la France, de AA- à A, pèsent lourdement sur les esprits. Fitch avait déjà alerté sur l’incapacité de la France à maîtriser ses dépenses budgétaires et sur une instabilité politique persistante. Des problèmes qui n’ont fait qu’empirer depuis la dissolution de juin 2024, plongeant le pays dans une incertitude économique et politique profonde. Une dégradation entraînerait inévitablement une augmentation de la prime de risque et un écartement du spread, rendant le financement de la dette encore plus coûteux pour l’État.
Pendant ce temps, des géants comme Edenred plongent, victimes d’un projet de nouvelle taxe sur les titres prépayés qui pourrait asséner un coup fatal à l’entreprise et à ses concurrents. Une proposition budgétaire de l’ancien gouvernement Bayrou, visant à prélever 8% sur les tickets-restaurants et chèques-vacances, menace de rapporter près d’un milliard d’euros pour financer la Sécurité sociale. Cette mesure, loin d’être enterrée avec la démission de Bayrou, pourrait être reprise par le gouvernement Lecornu, accentuant la pression sur des entreprises déjà fragilisées par les enquêtes anti-concurrentielles en Turquie, au Brésil et en Italie. Pluxee, le concurrent direct d’Edenred, subit également le contrecoup de ces incertitudes, affichant un recul similaire.
Alors que Thales tente de surnager grâce à des contrats de défense, le tableau général reste sombre. La complaisance générée par la perspective d’un assouplissement monétaire de la Fed ne suffit pas à masquer les faiblesses structurelles de l’économie française et les menaces qui pèsent sur sa stabilité financière. Les prochaines décisions de Moody’s et Standard and Poor’s en octobre et novembre promettent de nouveaux tremblements de terre pour les marchés, rendant la situation de la France plus précaire que jamais.