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Le retour de Thomas Legrand sur France Inter après la polémique des vidéos volées ne convainc pas. Accusé de partialité, le journaliste minimise les faits, soulevant de sérieuses questions sur la neutralité du service public.

Le retour de Thomas Legrand sur France Inter, le 12 septembre, a laissé un goût amer. Après une semaine de controverse suite à la diffusion de vidéos volées par le trimestriel d’extrême droite L’Incorrect, montrant l’éditorialiste en conversation avec des responsables socialistes et son confrère Patrick Cohen, on attendait des éclaircissements, mais l’impression est celle d’une justification forcée. Accompagné par Philippe Corbé, directeur de l’information de la station, Legrand a tenté de se défendre face à la médiatrice de Radio France, Emmanuelle Daviet. Il a notamment affirmé que la vidéo était « tronquée » et « manipulée », et qu’il était « ravi de pouvoir s’expliquer enfin ».

Les images litigieuses, captées à son insu en juillet dans un café parisien, exposaient des échanges sur la stratégie du Parti socialiste pour la présidentielle et la campagne municipale à Paris, impliquant Rachida Dati. Legrand y déclarait notamment : « Nous, on fait ce qu’il faut pour [Rachida] Dati, Patrick et moi », des propos jugés comme un parti pris évident contre la ministre de la Culture. Cette affaire a soulevé de vives critiques, des politiques aux auditeurs, dénonçant un manque de neutralité journalistique au sein du service public.

Malgré la polémique, Thomas Legrand a renoncé à son émission hebdomadaire, mais continue d’intervenir sur l’antenne, une décision qui interroge sur la fermeté de France Inter face à de tels agissements. La Société des journalistes de Radio France, quant à elle, a préféré dénoncer une « instrumentalisation de propos volés », éludant la question de la déontologie. L’ARCOM a également été saisie et doit auditionner les présidentes de France Télévisions et Radio France pour « réflexion sur l’impartialité de l’audiovisuel public ». En somme, cet incident met en lumière une **crise de confiance** grandissante envers le service public, dont l’objectivité est désormais sérieusement remise en question par une partie de l’opinion.